Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

31/03/2007

Mon péage de coeur (re-post de 2006 pour cause de WE à Dahab, Mer Rouge :)

Le soir, pour quitter le travail et rentrer à la maison (entre 5 et 15 mn en voiture) il me faut passer deux obstacles de coeur.

Le premier s'appelle Youssef. Il a entre 9 et 11 ans et vends, selon les jours, des colliers de fleurs blanches, rarement odorantes, ou des boîtes de Kleenex. il accourt dès que je sors du boulot et aucune chance de l'éviter, ou d'éviter ses pleurs si jamais il n'obtient pas le maigre pécule qu'il attend de la transaction... Tout est bon pour lui, car c'est déjà un bon vendeur! : Le sourire qui tue, et si nécessaire, le lancer de collier dans l'habitacle de la voiture, ce qu'on appellerait de la vente forcée !!!  :)

Le second n'a pas de nom. C'est un unijambiste posté au premier carrefour. Celui ci ne vends rien, si ce n'est son infirmité qui plaide pour une incapacité évidente à trouver un quelconque travail dans ce pays. Lui aussi sourit...à chaque fois qu'il me voit...

Je suis donc à peu près tous les jours confronté au même dilemne : Dois-je à chaque fois "donner" et créer alors comme un péage psychologique avant le retour bien mérité dans mon home sweet home ?

D'autant plus sweet que le leur ne doit guère l'être...

Parfois je me surprend à m'eclipser discrètement tout feux éteints pour que l'un ne me voit pas, ou accélèrer au bon moment pour n'avoir pas à m'arrêter au dit carrefour.

J'ai alors honte de ne pas donner, tout comme je me sens mal à l'aise de donner à chaque fois !

D'autant plus avec Youssef que j'aide à ma façon à glisser doucement dans un monde peut-etre sans avenir et sans éducation. Est il le pilier de sa famille, est il exploité par un père fainéant ? Toujours les mêmes questions nauséeuses et sans réponses...

Je n'y peux rien, mon coeur se serre, quelque soit le moment, quand je croise mes obstacles de coeur...

Les commentaires sont fermés.