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27/08/2007

Séjour à l'ombre en pays chaud (l'expérience inédite!)

J'ai testé pour vous une excursion hors des sentiers battus et qui n'apparaît dans aucun guide.

Comptez une bonne journée : 5h pour découvrir l'inertie de la bureaucratie policière (rien ne semble avoir changé depuis l'Antiquité !) et 7h pour le "séjour" proprement (à voir) dit.

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(mon camarade d'un mauvais jour)

Vous avez besoin enfin de 400 faux dollars (mais en toute innocence, où cela ne marchera pas). Pour vous les procurer, comptez sur un margoulin qui vous subtilise des vrais dollars et les remplace par des faux, ou, encore mieux, souhaitez que votre banque au Caire vous les refourgue ! ... (Je ne saurais jamais quant à moi ce qui est arrivé!)

Une fois arrivé à destination, dépensez naïvement vos vrais faux dollars ici ou là.

Un commercant vous retrouve peu après et vous annonce que vous l'avez dupé. Il réclame alors de vrais dollars en échange des faux. Vous êtes touriste mais pas ballot : Vous croyant dans votre bon droit vous sentez venir l'arnaque et refusez tout de go, quitte à en découdre au poste de police ! 

Il est alors 11h du matin. Je vais rester plus de 5h dans ce glauque commissariat du centre d'Alep ; y découvrir qu'absolument personne ne parle un mot d'anglais (seul un traducteur d'opérette viendra quelque minutes d'un hôtel voisin!) ; qu'au moins 5 scribes tâcherons se succéderont dans le bureau du chef (c'est celui qui hurle tout le temps et à qui on apporte toutes les 10 minutes qui un thé, qui un verre d'eau!) afin de recopier chacune des nombreuses dépositions (tout est fait à la main : pas de machine à écrire et encore moins d'ordinateur) ; dépositions que je signerais d'une empreinte du pouce gauche, sans évidemment savoir ce que je "signe" !!!. Notons enfin que je n'avais pas vu depuis longtemps des toillettes aussi répugnantes.

On vous déplace alors au centre de l'immigration, afin de règler, comprend-je à cet instant, quelques derniers détails. Quand la lourde porte se referme derrière vous, suivi des bruits de gros cadenas, vous commençer à avoir des doutes sur une conclusion rapide de votre affaire. La grande pièce est vide de mobilier (juste quelques immondes matelas de mousse à même le sol et quelques couvertures crasses jetées dans un coin) ; les murs blancs gris sont couverts de graffitis ; dans un coin, le WC vous renvoit quelques relents appropriés. Pour faire plus vrai, on a placé un co-détenu dans votre jolie cellule, mais qui ne parle qu'arabe ; c'est plus exotique !

Comme j'ai choisi l'option "détention niveau 1", j'ai la chance d'avoir encore en ma possession mon mobile chargé, ...et avec rooming. Voyant le jour vite décliné, je me décide à contacter, via mes collègues du Caire (merci JM !), le Consulat d'Alep. Ce dernier va s'avèrer d'une efficacité impressionnante, d'une disponibilité de chaque instant, et d'un réconfort primordial dans cette situation.

Il me faudra néanmoins attendre encore de nombreuses heures afin d'obtenir des autorités l'ordre de ma libération (vers 23h) et sans (oh, joie !) que je sois expulsé du pays !

A quelque minutes près, je passais donc la nuit entière dans cette cellule, à dormir à même le sol, idée qui commençait à me faire un peu flipper. Je me mettais aussi souvent à penser : une nuit, deux nuits, trois nuits.... , rien là de vraiment cool !

Mais tout est bien qui fini bien, comme on dit dans les histoires..... qui finissent bien.

PS 1) Merci Michel (du Consulat)

PS 2) Pour ceux qui désireraient vivre cette experience en version plus roots, partez sans téléphone et choississez de vous faire arrêter dans une petite ville paumée : On vous "oubliera" alors peut-être pour plusieurs jours...

Commentaires

bon retour !contente de te re-lire !
ben dit donc tu en as plusieurs de belles histoires syriennes comme celle-là??
j'espere que la suite sera plus sympa et que tu ne t'ai pas fait piqué tes appareils photos !

bises!

Écrit par : josiane | 27/08/2007

Oh my gooooooooooooood!!! Mon pov' Patou!!!! C'est l'horreur ce truc...en tout cas dis toi ke ca te fera une bonne histoire de vétérand pour les longues soirées d'hiver au coin du feu!!!
Ps: le co-détenu, il est resté lui???

Écrit par : Aurelia | 28/08/2007

Le même style de récit (en plus rocambolesque encore) est raconté par Grégory Buchakjian dans "Halte" (Baron and Baron) et se passe à Alexandrie ... comme quoi ... !

Écrit par : cathe | 28/08/2007

La classe.

Écrit par : Bob | 28/08/2007

Ouh le bad, les photos font froid dans le dos...
profite bien de la fin du séjour et fais gaffe à tes billets !!!
Biz

Écrit par : Amina | 28/08/2007

Et dire que le Consulat d'Alep, le plus ancien Consulat de France au Monde, a été fermé pendant quelques années avant que le Ministère, face à la fronde de la communauté française ne se décide à l'ouvrir de nouveau. Tu l'as échappé belle !

Écrit par : Chapeaupointu | 28/08/2007

A Josiane : je suis rentré et j'ai des centaines de pics !!
A Amina : Je suis rentré, tout va bien !
A chapeaupointu : Au Consulat d'Alep, il ne sont que 3 expat !!! Mais quel classe !!!
Pat

Écrit par : pat | 28/08/2007

Salut Patrick,

je reprends contact! Sympa ta description, on est en plein dedans. C'est bizarre mais on aurait pu transposer cela dans une ville pourrie du delta ou de Moyenne-Egypte...
A bientôt et merci pour ces news/photos

Olivier (B)

Écrit par : Olivier | 29/08/2007

Les commentaires sont fermés.