blog - pat l'expat au Caire

Pourquoi un post au sujet de ce Pacha un premier mai ?

Parce que le 01 mai 1811 marque un tournant essentiel dans l'histoire de l'Egypte moderne.

C'est en effet ce jour là que Méhémet Ali fait assassiner au pied de la citadelle 450 chefs militaires mamelouks, mettant ainsi fin à leur présence en Egypte depuis plus de cinq siècles.

Ce jeune officier d'origine albanaise était arrivé en Egypte en 1798 avec l'armée du Sultan de La Porte (Constantinople), afin de secourir les fameux mamelouks en prise avec l'armée française dirigée par Bonaparte.

Après la défaite et le départ des français, il sera nommé par le Sultan gouverneur (Pacha) de l' Egypte.

En 44 ans de règne (de 1805 à 1848) il va refonder l'Egypte et faire naître une "Nation".

Avec l'aide de certains français restés à ses côtés, il va moderniser le pays et , en quelque sorte l'égyptianiser, se dégageant petit à petit de l'étau ottoman.

C'est le temps des grandes réforme : Refonte de la carte administrative :  Création de provinces, de départements et de ministères ;  Réforme hydrolique : Il fait construire des barrages, creuser des canaux (il sera l'un des premier à concretiser l'idée du canal de Suez) ; Il introduit de nouvelles cultures (lin, oliviers) ; Des écoles autres que coraniques sont créees ; Les rues portent désormais des noms et les immeubles des numéros, etc...

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Tout n'est évidemment pas si rose car le pays, mené d'une main de fer, est aussi largement étatisé (Le Pacha possède presque toutes les terres d'Egypte!). De plus il a, comme tout satrape des envies de conquête : Ses armées iront jusqu'au Nord titiller Constantinople et s'empareront en passant de la Syrie et de la Palestine. Au Sud, il envahira le Soudan et developpera sa capitale, Khartoum.

Cette période sera néanmoins faste et créatrice de richesse. Elle permettra au peuple Egyptien de s'ériger en une nation et se préparer ainsi aux grands bouleversements du XXème siècle. 

Destitué en 1848, il mourra l'année suivante. Ses descandants gouverneront l'Egypte jusqu'en 1951 où le roi FouadI sera destitué par les Officiers Libres menés par Nasser.

(Le dernier roi d'Egypte sera en fait son fils FouadII qui règnera de 1952 à 1953 (à l'âge d'un an !!!) avant l'abolition définitive de la monarchie. Celui-ci vit actuellement entre Paris et Genève).

(histoire concise de la vie de Méhémet Ali) 

(Liste des souverains d'Egypte de Narmer (-3100) à Moubarak) 

Je dois bien avouer que c'était en partie le but de ce petit voyage en province : Voir de mes yeux l'endroit exact ou l'on avait trouvé ce fragment de stèle qui allait changer la face du monde de l'égyptologie...

Un peu d'histoire : 1 juillet 1798, Bonaparte débarque à Alexandrie avec plus de 400 navires et 50000 hommes dont 167 savants, ingénieurs et artistes. Ce sera la fameuse "Expédition d'Egypte". Le 20 juillet, il est au Pyramides ; le 2 août Nelson lui bousille toute sa flotte à Aboukir : le 23 août, il se fait la belle et rentre en France, laissant le commandement au général Kléber (qui se fera assassiné en 1800 dans son jardin du Caire).

Le futur Napoléon aura donc passer moins de 2 mois sur la terre des pharaons, mais cela lui ouvrira très vite les portes du pouvoir  !!!

En 1801, les français capitulent et les anglais s'installent à leur tour en Egypte... Ces derniers en profiteront pour raffler une grande partie de nos trouvailles, comme la pierre de Rosette qui sera exposée au British Museum dès 1802...

C'est en juillet 1799 que le lieutenant Bouchard découvre, lors de travaux de terrassement dans cette ancienne forteresse turque (que les français occupent et qu'ils ont renommé Fort Jullien), ce bloc de dianodorite  d'un mètre douze de haut sur lequel est inscrit le même texte selon 3 systèmes d'écritures différentes : Des hiéroglyphes, du démotique et du grec.

A partir de 1800 de nombreux savants s'attèlent à décrypter le mystère de la langue des anciens egyptiens : Sacy le français, Akerblad le suédois ou Young l'anglais. C'est en définitive Champollion, né à Figeac en 1790 et qui avait moins de 10 ans lors de la fameuse découverte, qui emportera la mise quelques années plus tard.

Ce petit génie des langues (il apprend le latin à 9 ans, l'hébreu à 13, l'arabe à 14, le copte et l'ahmarique à 16 !!!) s'attaquera aux hiéroglyphes à l'âge de 17 ans. 

C'est en 1822, après 15 années de recherches assidues, qu'il dévoilera à ses pairs son système de déchiffrement. 

En 1827, il partira enfin découvrir l'Egypte, pays de ses passions et s'éteindra deux ans après son retour, à 42 ans... 

C'est aujourd'hui la Fête Nationale en Egypte.

Le 23 juillet 1952, un groupe "d'officiers libres" menés, entre autres, par les futurs présidents Nasser et Sadate, renversent le roi d'Egypte Farouk Ier. Farouk était le fils du roi Fouad Ier, premier souverain de l'Egypte moderne après l'indépendance du pays en 1922.

Farouk abdique donc ce 23 juillet 1952 en faveur de son fils Fouad, un bébé âgé de 6 mois, espérant ainsi sauver la jeune monarchie.

Rien n'y fera : La monarchie est abolie en décembre et la république d'Egypte officiellement proclamée en juin 1953. Le bébé roi Fouad II, qui aura "règné" moins d'un an, est alors destitué. Le dernier roi d'Egypte vit en Europe depuis ce temps...

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Le Général Mohammed Naguib, mis en avant par les "officiers libres" deviendra alors pendant 17 mois le premier président Egyptien, vite "remplacé" par Nasser et son projet pan-arabique et socialiste.  

Anouar El Sadate sera le troisième président égyptien, d'octobre 1970 à octobre 1981. (On retiendra surtout de lui les accords de paix de Camps David signés avec l'américain Carter et l'israëlien Beguin en septembre 1978).

Suite à son assassinat par des membres de l'armée lors d'une parade militaire, au Caire, le 6 octobre 1981, le vice-président Honsi Moubarak lui succédera naturellement...

(l'entrée du Palais d'Abdine, 22 juin 2007) 

La construction de cet immense palais situé en plein centre du caire aurait dû être achevé en même temps que le canal de Suez. Il y eu un peu de retard et ce n'est qu'en 1874 que l'édifice fût terminé.

Il servit alors de résidence royale jusqu'à l'abolition de la monarchie en 1952. Le palais, devenu présidentiel, fût abandonné de longues années avant de bénéficier d'une importante restauration.

Aujourd'hui, une partie du palais à été transformé en musée ; Une autre partie abrite quelques services du gouvernement et le reste ne se visite pas...

Le musée se divise en 4 thèmes, la part du lion étant réservé à une remarquable collection d'armes. Passé l'entrée et les grands jardins, la première salle pourrait pourtant faire reculer le visiteur curieux : A la vue de cette vitrine pleine d'armes de guerre plaquées or en provenance d'Irak, on craint pour la suite !

Il n'en est rien.

Même si il s'agit bien évidemment d'armes (et l'on est pas obligé d'aimer), j'avoue que l'ensemble est impressionnant, tant dans les choix, la mise en valeur et la propreté de ces milliers d'armes blanches ou à feu. Toutes les époques et les pays sont représentés, avec une prédominance de l'europe du XIXèmr au XXème Siècle. On trouve aussi parfois des armes étranges et  insolites qui tiennent plus du prototype !!!

La suite de la visite s'articule autours des "Décorations honorifiques étrangères", puis viennent les cadeaux d'Etat reçus (un peu de tout, jusqu'au pire, suivant la provenance :)

Enfin, pour finir , on peut découvrir dans de larges vitrine de la "vaiselle" datant de l'époque royale : Porcelaine , cristal et argenterie... Une dernière petite pièce nous propose une  magnifique collection de vases Gallé. 

Nous sommes restés deux heures dans le palais et furent, comme bien souvent, les deux seuls visiteurs ! C'est vraiment dommage car c'est là un musée de qualité ( pour une entrée dérisoire à 1,30 euro !!!)

C'est en 1915 que fut construit le palais de Mohammed Mahmoud Khallil et de sa femme (française) Emeline Lock. Ils y résidèrent jusqu'en 1960 et c'est en 1962 que la bâtisse devint musée, dévoilant ainsi aux amateurs d'art toutes les oeuvres  patiemment collectionné par le couple durant toute leur vie.

(Le Caire, 8 juin 2007)

C'est la peinture française du XIXème siècle (surtout de la seconde moitié) qui est la clef de voûte de la collection : On se promène sur trois étages entre Millet, Corot, Courbet, , Ingres, Delacroix, puis viennent Renoir, Pissaro, Van Gogh (ci-contre), Monet, Jongkind, Toulouse-Lautrec, Daumier, Rousseau (Théodore ! pas le douanier), Daubigny, Gauguin et bien d'autres encore... (à découvrir aussi  de très interressantes miniatures)

La sculpture de la même époque est, elle aussi, bien représentée, avec Rodin, Carpeaux ou Barye (ci-dessus).

Le musée est enfin un "cabinet de curiosités", et, ici ou là, dans des vitrines qui semblent être d'origine, on découvre de nombreuses collections de pots, boîtes, coupelles, étuis où vases dans les matières les plus variées : Laque, cristal de roche, corail, bronze et bien sûr en porcelaine. la majeure partie de ces pièces, parfois très anciennes, provient d'extrême-orient...

J'avoue que peu  de ces oeuvres  sont réellement exceptionnelles par leur facture, mais cela reste un grand bonheur  de se promener, absolument seul (1h30 chrono), en plein centre du Caire (à 100m du Sheraton) au milieu de telles richesses.

Un brin d'imagination et on se croirait à la maison, tant cet agréable et lumineux palais/musée au bord du Nil reste vraiment à taille humaine...

Vous trouverez (ICI) le lien officiel du musée (choisissez la version anglaise, et seulement celle en français si vous voulez vous gausser sur la traduction !)

Ok, j'aime bien le titre du post ! 

Vous vous demandez bien ce que j'ai pu encore trouvé là !!!

C'est pourtant le vrai nom (hammam Fara'un) de cet endroit, aussi excitant que celui du post précédent. De quoi s'agit'il ? De sources chaudes et sulfureuses d'un côté de la route, et de résurgences dans la mer Rouge, de l'autre côté de ladite route (Cela se trouve à environ 120 km quand on vient de Suez et que l'on se dirige vers Sharm...).

Le concret : Deux grottes cavités sur le bord de la route. Il y fait très chaud et l'odeur est moyenne (source sulfureuse vous dis-je!). L'eau passe en dessous de la route et va se jeter dans la mer. C'est très chaud (environ 70°) et cela "fume", même si c'est pas vraiment évident sur les photos...

L"historico-légendaire" : C'est à cet endroit qu'une légende attribue la noyade de l'armée égyptienne poursuivant Moïse (encore lui!). Quant à imaginer qu'un quelconque pharaon soit venu ici faire quelques séances de hamman, cela me parait plus qu'improbable... :)

Vous devriez me remercier de tout le mal que je me donne pour varier les post de ce blog !!!  :)

Dans la série "arrêt" touristico-culturo-religieux d'un intérêt très limité, je vous présente les sources de Moïse (Ayoun Mussa).

Cela se trouve au bord de la route, à quelques kilomètres de Suez, quand l'on se dirige vers Sharm.

Le concret : Un terrain vaguement vague ; deux puits bordées de briques crues ; de l'eau saumâtre au fond ou flotte quelques sacs plastiques ; quelques étals miséreux offrant des babioles locales...

Le spirituel : Ces puits se trouveraient sur le chemin de l'Exode. C'est là que Moïse se serait arrêté, trois jours après avoir traversé (à sec) la Mer Rouge et marché dans le désert avec son peuple en quête d'eau. C'est dans l'une de ces sources qu'il jeta un bâton. L'eau alors imbuvable devint douce et tout son peuple put s'y désaltérer...

Le lieu est si "creux" qu'un guide qui passe par là trouve bon de rajouter qu'en scrutant bien le bouquet d'arbre sur le côté, on decrypte aisément  les lettres "Allah" ecrites par l'entrelacement des troncs !

Bar-Lev est le nom du chef d'état-major de Tsahal qui fit édifier en 69/70 cette ligne de défense anti-artillerie, afin qu'Israël puisse conserver ses positions dans le Sinaï après l'annexion de ce dernier lors de la guerre des Six Jours en en juin 1967.

Cette ligne s'étendait côté Sinaï tout au long du canal de Suez.

Sadate lanca à son tour une offensive contre l'armée Israélienne le 6 octobre 1973 : C'est, selon les belligérants, la Guerre du Kippour ou celle du Ramadan.

Militairement, c'est manifestement Israël qui eût le dessus, mais diplomatiquement, ce fut un succés arabe. Le Canal rouvrit en 1975 et les accords de paix de Camp David furent signés en 1978 par Begin et Sadate sous l'oeil satisfait de Carter.

Ce fortin, transformé en musée que presque personne ne visite (faut reconnaître qu'il n'a rien de folichon !), n'a qu'un intérêt limité, si ce n'est celui de vestige historique. On y trouve quelques blockhaus, des tranchées, du barbelé et quelques pièces d'artillerie... Il se trouve au bord de la route Suez/Sharm à une vingtaine de kilomètre du Canal...

La petite famille est arrivée cette nuit !

Nuit courte, donc programme pas trop chargé : Citadelle (dont le musée militaire), souk, maison fatimide et parc Al Azhar pour profiter d'une glace au coucher du soleil...

Peinture "allégorique" et monumentale à l'entrée du musée militaire de la Citadelle, Moubarak est bien sûr au centre !!!

Char "original" de Toutankhamon, trouvé en 1922 dans la tombe du jeune pharaon

(Musée militaire de la Citadelle, 08 avril 2007)

Depuis quelques semaines, les derviches tourneurs ont quité la Citadelle pour venir s'installer dans la Wakala El-Ghoury, près de la mosquée Al Azhar et du souk Khan el-Khalili. Cet ancien caravansérail fait partie d'un merveilleux ensemble englobant aussi une madrassa, un mausolée et une mosquée.

Ce "spectacle", imitant les us et coutumes des Soufis (caste religieuse musulmane) est haut en couleur et rythmé par une musique (beaucoup de percussions) parfois ennivrante.

C'est peut-etre "un piège à touriste", mais de qualité et dans un lieu exeptionnel.

C'est aussi totalement gratuit ! 

(Le Caire, 09 septembre 2006)

Juste un mot sur Akhénaton. Non pas le leader D'IAM (qui avait pourtant rencontré au début des années 90 les rappeurs Khéops et Imhotep, avec qui il forme toujours le groupe en question !) , mais bien l'hérétique de Tel El-Armana, Aménophis IV.

Le fils d'Amenophis III (et accessoirement père de Toutankamon) fit un passage éclair dans la destinée de l'Egpte et manqua de bouleverser l'histoire, il y a plus de 3500 ans. En effet, ce bougre ne désirait à l'époque qu'un seul dieu..... ce dont se sastisfont  à présent plusieurs milliards d'humains !!!

Parler d'Akhenaton, c'est surtout pour moi l'occasion de vous (re)présenter ce buste qui se trouve dans un musée d'Alexandrie et que je trouve toujours aussi "captivant" !!!

On l'appelle le vieux Caire ou bien encore le quartier copte. Cette zone au sud du centre ville est l'ancienne "Babylone" d'Egypte et date du début de notre ère. Les vestiges des IVème et Vème siècles y sont nombreux, bien que tout cet ensemble ait été maintes fois remaniés au cours des deux derniers millénaires. La Sainte Famille a semble t'il laissée des traces....

Une rénovation de l'ensemble du quartier est en cours et j'ai eu la chance de visiter une "création" de nouvelle église, à la place d'une plus ancienne....

(Quartier Copte, avril 2006)

En haut, c'est le Sphinx tel qu'il apparaissait au début des années 1990. On s'est aperçu depuis que la méthode de restauration utilisée à l'époque, faite surtout de colmatage en ciment, empéchait la pierre de respirer. De nouveaux échafaudages viennent d'apparaître et des travaux de (re)restauration vont commencer...

Un Sphinx tout neuf (mais toujours sans nez!) verra le jour dans quelques mois.

Pour la petite histoire, le nez n'a jamais été retrouvé et un morceau de la "barbe" qui se trouve au British Museum est réclamé depuis longtemps par les autorités égyptiennes... en vain :)

Voici dans un ovale magnifique la principale baie d'Alexandrie, le "Portus Magnus" de l'antiquité. S'élevait ici  (au bout de la jétée à gauche) une des sept Merveilles du monde antique : le phare d'Alexandrie (Haut de 135 mètres!)

Au milieu de cette baie, plusieurs ïles, englouties à présent, abritaient il y a quelques 2000 ans les palais des Ptolémés (derniers pharaons de l'Egypte), où la fameuse reine Cléôpatre passa quelques langoureux (et sratégiques !) moments avec César et Marc-Antoine. C'est aussi sur une de ces îles qu'un serpent lui donna le coup de grâce...

Cela fait de nombreuses années que Franck Goddio ne cesse d'explorer cette baie et sauver des eaux des trésors enfouis là depuis l'antiquité. 

 http://www.franckgoddio.org/

Un album "Citadelle du Caire" est maintenant en ligne (colonne de gauche)

Perchée sur la Citadelle et dominant Le Caire, cette étonnante mosquée ne ressemble à aucune autre. Construite, dans le style ottoman, au début du XIXème sur le modèle de Sainte Sophie de Constantinople, elle se distingue par une profusion de motifs décoratifs. C'est peut-être  parfois un peu chargé (mais que dire de notre style Napoléon III !)

Admirez cette richesse sous les coupoles qui culminent à plus de 50m au dessus du sol... 

(Le Caire, mars 2006)

la chancellerie de l'ambassade de France à été édifiée en 1937 avec des matériaux de récupération provenant de l'hôtel particulier qui servait précédemment de résidence à l'ambassadeur... (vous suivez ??? :)

Cet hôtel avait appartenu à un collectionneur avisé et regorgait de trésors islamiques des XVIème et XVIIème siècles, entre autres. La magnifique et imposante porte d'entrée de la chancellerie est quant à elle en bronze et date du XIIIème siècle.