blog - pat l'expat au Caire

Le "Khazne el-Firaun" (trésor du pharaon) est, avec le "monastère", l'un des bâtiments phare de Pétra. Il doit son nom à une ancienne légende qui situait dans son urne supérieur un mystérieux trésor.

Cet édifice troglodytique, haut de 40 mètres, est le premier que l'on découvre après avoir parcouru le Sîq.

Les archéologues (dont Indiana Jones qui est passé par là en 1989 à l'occasion de sa "Dernière croisade" :) pensent que c'est le tombeau d'un roi ou d'une reine, et plus probablement celui d'Aretas IV, mort en 40 après JC.

Dépassé celui ci, c'est une vaste cité que l'on découvre. Des centaines de tombeaux, de temples, de voies et d'espaces publics ainsi qu'un amphithéatre, tous ou presque taillés à même la roche tendre, sont disséminés tout au long de la vallée. On estime que plus de 30000 personnes vivaient là au début de l'ère chrétienne.

(Pétra, 29 mai 2008)

Les nabatéens (peuple sémite) avait fait de Pétra, quelques siècles av.JC, le centre demonstratif de leur incroyable pouvoir. 

Al-siq signifie "le fossé" en arabe.

C'est aussi le nom qui désigne depuis les origines le long et sinueux défilé (ou canyon) qui mène à Petra. C'est aussi le seul moyen d'accéder à la ville antique. 1200 métres de long, 3 à 10m de large et surplonblé tout du long par des parois de grés qui dépasse parfois les 100m de haut : On comprend dès lors pourquoi la ville est restée pendant des siècles inexpugnable !

Cette première promenade nous permets de nous enfoncer peu à peu dans l'inconnu. On vient de quitter quelque minutes auparavant le coin des touristes à l'entrée du site, les loueurs de cheveaux et de calèches, pour enfin se retrouver seul, au calme, écrasé par ces falaises majestueuses.

Des rigoles, creusées de part et d'autre dans les parois, permettaient d'acheminer l'eau jusqu'à la ville.

Le Sîq, dont le grès à libéré avec le temps des dizaines de métaux différents, nous offre des couleurs magnifiques et qui changent à chaque heure du jour.

Au bout d'un moment, on ne se pose plus qu'une seule question : Après quel énième virage allons nous enfin découvrir  "le trésor"... 

Cette forteresse, largement restaurée, est minuscule (2200m²) comparée à celle du Caire. Mais les deux datent de la même époques et leur construction fût initiée par le grand Saladin, fondateur de la dynastie ayoubide.

Les Croisés avait déjà jetés leur dévolu sur cet éperon rocheux (que l'on appelle aussi l'île de corail ou l'île du Pharaon), à quelques encablures de la côte qui mène de Taba à Nuweiba. Cette position leur permettait de protéger les pélerins qui allaient de Jérusalem à Sainte-Catherine.

Au XIIème siècle, c'est au tour des ayoubides d'occuper cette fortification qui baigne dans les eaux turquoises du golf d'Aquaba et lui donner son aspect actuel... 

C'est une petite ballade sympa, qui prend à peine une heure. 

(Hotel Sofitel, Taba Heights, 30 mai 2008)

Il faut avouer que c'était bien tentant et que c'était in fine ce pourquoi j'avais choisi Taba : Je ne pouvais pas quitter l'Egype alors que Petra, la fascinante capitale des Nabatéens, était si près !

3h30 de bateau et de bus depuis l'hôtel et le tour est joué.

Les visas : Les jordaniens les font pour la journée !

Les photos au retour...

Nouveau jouet ?

(Le site) 

Par le plus grand des hasards, et enchaînement idéal avec le post précédent, j'ai trouvé sur ce site 2 vidéos de mon pote Miloud, ancien du Caire et actuellement à Dubaï !

Elle ne ressemble à rien que l'on connaisse : Mirage en construction qui longe les eaux turquoises du Golf Persique ; "New-York du désert" en gestation ; avec aussi quelques pied de nez à la bonne gouvernance écologique (comme par exemple cette station de ski fourrée dans un mall) ...

On aimerais y vivre ou pas.

Certe, il y a certains avantages : propreté, sûreté, salaires (les riches expats employant les "pauvres" expats sri-lankais et autres philippins) ; on trouve du jambon fumé à la coupe et des fromages de chèvres ; des taxis rutilants et des compteurs qui fonctionnent ; des piscines dans chaque campounds ; des fringues à foison dans un pays si chaud qu'un tee-shirt, un short et des tongs suffiraient ; des voitures qui roulent à 60km/h et des klaxons muets ; des mosquées qu'on entend à peine...

Mais l'argent régit tout, ou presque ; si vous n'avez pas le 4x4 pour faire les courses, le cabriolet dans le garage et les dernières Ray-Ban, point de salut ; les salaires semblent élevés à hauteur des dépenses qui sont, elles, incontournables ; on joue au Golf et au tennis et on passe le WE sur le bateau des potes ; on mange toutes les cuisines du monde dans des hôtels sur-étoilés ; quant aux sorties hors de la ville, rien. On peux prendre l'avion pour aller voir ailleurs !

Mes amis cairote ne m'ont pas dit "rapporte moi des patisseries locales ou de l'artisanat", mais "regarde les Ipod, les disques durs et trouve moi une fausse Cartier". Paradis des malls et des taxes compressées...

Une ville sans histoire (ni passé) pour une vie sans histoire.

Une ville aseptisée ; peut-être un peu plus encore par la chaleur de ce  mois de mai.

Je crois que je fais définitivement partie de ceux qui, content de l'avoir découverte, ne souhaiterais pourtant pas y vivre !  Pas assez latine à mon goût :)

La partie nord du territoire omanais, vierge et rocailleuse, forme comme une pointe qui fût, il y a quelques millions d'années, encastrée dans l'actuel Iran (cercle rouge).

Entre les deux se situe le Détroit d'Ormuz, bras de mer de moins de 40 km de large, qui voit passer chaque année plus de 30% du commerce mondial du pétrole, entre le riche golf Persique au nord et  la mer d'Oman puis l'océan Indien plus au Sud.

Cette côte de Musandam ressemble étonnamment aux fjords d'Europe du nord, dans une version aride et désolée. N'y subsistent que quelques centaines d'habitants dans des villages dispersés, des milliers de cormorans, des tortues marines et de sympatiques dauphins, que l'on découvre à bord de dhow, l'embarcation locale.

Les fonds sont symphatiques, mais sans plus, et la mer chaude...

 (Fjords de Musandam)

 (Oman, 18 mai 2008)

Eh oui, contrairement à une idée largement reçue, on ne dit pas dubaïen !

Trêve de sémantique, c'est juste pour vous dire que je pars quelques jours à Dubaï pour y retrouver ma nièce/filleule et quelques amis.

Ce sera évidemment l'occasion de découvrir ce petit état (3900km² dont une bonne partie de désert!) des Emirats arabes unis, ainsi que ses fascinantes et délirantes réalisations dont certaines sont encore en cours de construction :

Le Burj-Al-Arab , voile de 310m de haut, est actuellement  le plus grand édifice à vocation hôtelière du Monde (il s'est attribué en passant 7 étoiles !!!)

Ou bien ces centaines d'îles en forme de palmiers ou de planisphère dont les propriétés s'arrachent à coup de millions de dollar, ou encore cette station de ski à 40° à l'ombre...

Enfin, pour finir, cerise sur le gâteau :  la Burj Dubaï  deviendra fin 2008, avec ses 815m, la plus haute construction jamais réalisée par l'Homme !

Comme il ne faut pas raison garder,  un  projet de 1200 m à été annoncé en avril dernier...

Nouvelle tour de Babel ?

Méroé est assurément le site antique le plus connu du Soudan.

A moins de trois heures de route au nord-est de Khartoum se dressent encore des dizaines de pyramides, réparties sur 3 nécropoles. Elle furent découvertes en 1822 par le français Frédéric Caillaud.

Le royaume de Méroé fut à son apogée au 1er siècle av JC (prenant la suite de celui de Napata plus au Nord) et perdura jusqu'au 3ème siècle. Nous n'avons encore qu'une vision parcellaire de l'histoire des Méroïtes, car une de leurs écritures (qui est cursive et ressemble au démotique) n'est pas encore déchiffrée à ce jour... 

La majeure partie des  pyramides étaient en plutôt bon état au moment de leur découverte, mais c'était sans compter sur la cupidité d'un aventurier italien. En 1834, il en fit démenteler une, pierre par pierre et y trouva un trésor (ce dernier est maintenant exposé dans les musées de Berlin et Munich).

Presque toutes les autres pyramides subirent alors le même sort et des missions archéologiques se relaient maintenant depuis des décennies afin d'en "remonter" quelques-unes.

La première photo sur la route du retour, un peu avant Khartoum. La seconde dans khartoum, ou commencent à pousser (très doucement) les preuves du "développement" façon mondialisation...

Les pyramides du Soudan (220 furent construites) se répartissent entre quatre grandes nécropoles, qui accueillirent successivement  pendant plus de dix siècles les dépouilles royales (ainsi que celles de leurs familles).

De la première, El-Kurru, ou furent enterrés presques tout les "pharaons noirs" de la 25ème dynastie, il ne reste pratiquement rien, si ce n'est les tombes à proprement parler qui étaient traditionnellement creusées sous les pyramides.

Les sites de Nouri et Djebel Barkal , en bien meilleur état, nous laissent plus facilement imaginer  à quoi pouvaient ressembler ces vastes nécropoles.

La construction des premières pyramides au Soudan date du VIIIème siècle av.JC, soit près de 1000 ans après que les égyptiens aient cessé, eux, d'en ériger !!! 

Elles sont sont bien plus petites que leur voisines des environs de Memphis. D'une moyenne de 20 à 30 métres de haut,  seule celle de Taharqua semble avoit atteint les 60 mètres.

Le style des pyramides évoluera  avec le temps, et deviendra de plus en plus "pointu" ! Les surface seront lissées, puis peintes !

C'est sur le site de la dernière nécropole, Méroé, que nous en trouveront les meilleurs exemples.

Seul site du Soudan a être classé au patrimoine mondial de l'Unesco (ICI) , le promontoire rocheux du Djebel Barkal est en quelque sorte la Mecque des anciens égyptiens.

Ils la nommaient la "montagne pure" et la considéraient comme le lieu ou résidait Amon.

A ses pieds se dressait Napata, capitale du royaume de Koush. 

De la montagne se détache un piton rocheux de 74 m de haut, tel un Uréus géant (symbole que l'on retrouve sur les bas reliefs de l'époque), qui fut vite recouvert en son sommet de quelques feuilles d'or afin d'être visible des kilomètres à la ronde, en signe de la manifestation divine...

A l'aplond du monolite qui surplomble le désert du haut de ses 100m, on aperçoit quelques pyramides ainsi qu'un temple de facture très égyptienne (Pylones, salle hypostyle, etc...) ,dédié à Amon.

Sous la montagne, Taharqua (un des pharaons noirs) dédia un temple à la gloire de Mout, épouse d'Amon.

On retrouve là, en tout point,  la symbolique des temples de Louxor et Karnak, ainsi qu'Abou Simbel...

C'est à El Kurru, à environ 400 km au Nord de Khartoum, que furent  enterrés les souverains (et leur famille) de la 25ème dynastie d'Egypte, dite "nubienne" ou "Koushite".

Ces fameux "pharaons noirs" vinrent de l'actuel Soudan s'emparer de Thébes et étendre leur pouvoir jusqu'au Delta du Nil, tout au Nord !

Il eu 7 pharaons en moins de 150 ans, dont les plus connus furent Piânkhy et Taharqua.

Les hypogées que nous pouvons visiter  sont en l'occurence ceux de Tanoutamon  (660 av JC) et de sa mère Qalhata.

Pour ceux que cela interesse, il y a plein d'autres photos ainsi que de passionnantes explications sur le site "voyage au pays des pharaons noirs" et surtout sur Osiris.net

Je profite d'une brève connection pour vous donner quelques premières impressions.

Arrivé jeudi soir, et après une rapide installation, j'ai été invité à une soirée d'expats : C'était les 30 ans de Maxence, ex-VI au Caire !!!

Le lendemain, c'était parti pour 2 jours hors de Khartoum, nuit à la belle étoile en prime. Ma dernière expérience à ce sujet remontait à plus de 20 ans ...

Au programme : visite des pyramides de Méroé, ainsi que de quelques autres sites alentours : Pylones, kiosque et colonnes étaient au rendez-vous, mais de façon évidemment beaucoup plus modeste qu'en Egypte.

Khartoum est une ville assez agréable qu'aucun grand building ne domine. L'horizon y est incroyablement plat et l'air plus sain qu'au Caire.

L'aéroport trône pratiquement au centre ville, ce qui garanti à chaque habitant son lot d'attérissages et de décollages :)

Les avenues sont larges et en plutôt bon état, tandis que les rues secondaires sont encore bien souvent de terre battue.

Je vous decris la ville car vous n'en verrez que peu de photos : En effet, il est interdit d'en prendre, sous pretexte que ça ou là se cacheraient des constructions "sensibles" ! C'est de même en fait partout au Soudan, sauf sur les rares sites "touristiques".

Mon copain M a passé dernièrement plusieurs heures au poste pour une photo de vacances !!! Après mes déboires en Syrie, vous comprendrez que je ne cherche pas spécialement à faire du zéle :)

Je m'envole aujourd'hui pour le Soudan, plus de 40° à la clé !!!

Je dormirai demain soir au pied des Pyramides de Méroé à défaut de celle de Giza avec le concert d'IAM  :)

Retour prévu dans quelques jours avec, je l'espère, un petit album à la clé !

Je dois bien avouer que c'était en partie le but de ce petit voyage en province : Voir de mes yeux l'endroit exact ou l'on avait trouvé ce fragment de stèle qui allait changer la face du monde de l'égyptologie...

Un peu d'histoire : 1 juillet 1798, Bonaparte débarque à Alexandrie avec plus de 400 navires et 50000 hommes dont 167 savants, ingénieurs et artistes. Ce sera la fameuse "Expédition d'Egypte". Le 20 juillet, il est au Pyramides ; le 2 août Nelson lui bousille toute sa flotte à Aboukir : le 23 août, il se fait la belle et rentre en France, laissant le commandement au général Kléber (qui se fera assassiné en 1800 dans son jardin du Caire).

Le futur Napoléon aura donc passer moins de 2 mois sur la terre des pharaons, mais cela lui ouvrira très vite les portes du pouvoir  !!!

En 1801, les français capitulent et les anglais s'installent à leur tour en Egypte... Ces derniers en profiteront pour raffler une grande partie de nos trouvailles, comme la pierre de Rosette qui sera exposée au British Museum dès 1802...

C'est en juillet 1799 que le lieutenant Bouchard découvre, lors de travaux de terrassement dans cette ancienne forteresse turque (que les français occupent et qu'ils ont renommé Fort Jullien), ce bloc de dianodorite  d'un mètre douze de haut sur lequel est inscrit le même texte selon 3 systèmes d'écritures différentes : Des hiéroglyphes, du démotique et du grec.

A partir de 1800 de nombreux savants s'attèlent à décrypter le mystère de la langue des anciens egyptiens : Sacy le français, Akerblad le suédois ou Young l'anglais. C'est en définitive Champollion, né à Figeac en 1790 et qui avait moins de 10 ans lors de la fameuse découverte, qui emportera la mise quelques années plus tard.

Ce petit génie des langues (il apprend le latin à 9 ans, l'hébreu à 13, l'arabe à 14, le copte et l'ahmarique à 16 !!!) s'attaquera aux hiéroglyphes à l'âge de 17 ans. 

C'est en 1822, après 15 années de recherches assidues, qu'il dévoilera à ses pairs son système de déchiffrement. 

En 1827, il partira enfin découvrir l'Egypte, pays de ses passions et s'éteindra deux ans après son retour, à 42 ans... 

Bien avant de commencer les travaux du parc, on apercevait au ras du sol de la butte les crénelages d'un mur. Il s'agissait de toute évidence de l'enceinte orientale du vieux Caire Médiéval.

Les ayyoubides, dynastie coincée entre d'autres plus connues (Abbassides, toulounides et fatimides avant, et mameloukes après) ont règnés moins de 100 ans. C'est le fondateur de cette dynastie, le célèbre Saladin, qui, à partir de 1175, décida la construction de la citadelle (actuelle) ainsi que de 20 km de fortifications pour protèger sa ville.

C'est une large portion de ce mur qui a été redécouverte depuis : 1500 mètres de long et plus de dix tours défensives ! L'ensemble est restauré avec soin par des artisans dont certains ont été formés pour l'occasion.

Cette restauration s'inscrit également dans un plus vaste projet de developpement du quartier Darb Al-Ahmar qui borde les remparts : Plusieurs immeubles sont restaurés chaque année et de nombreuses écoles et centres de formation ont été créés...

Le Trust Aga Khan pour la Culture, Le Caire (PDF)

Histoire du Caire sur wikipedia

Article sur babel-med

C'est en avril 2005, juste un mois après son inauguration officielle par l'Aga Khan , que j'ai eu le bonheur de découvrir le parc Al-Azhar.

Il a fallu plus de 20 ans pour que ce projet hors du commun voit le jour.

Il est généralement admis qu'il n'était dévolu jusqu'alors que 30cm² d'espace vert par cairote, sois l'empreinte d'un seul pas ! C'est dire que la création de ce parc se révèlait vital pour la capitale.

Le choix se porta sur un tumulus de 30 hectares, composé de détritus accumulés pendant plus de 5 siècles, situé entre le vieux caire et la Cité des Morts : La butte Al Darassa.

 (avril 2005)

20 années ont été nécessaires pour réaliser ce gigantesque chantier. 3 réserves d'eau ont été créées dans les sous-sols (3 cuves de 80 m X 14 m qui équivalent à plus de 200 millions de litres d'eau !!!!)

C'est donc devenu le "poumon vert" du Caire.

Cette "photo montage" de mon cru vous démontre aisément qu'il en aurait fallu au moins 2 comme celui-ci pour que ce fut vraiment le cas :)

 

La construction de la pyramide Rhomboïdale, entreprise par Snéfrou, est juste antérieure de quelques années à la Rouge.

Ce fut la première pyramide à "tenir debout".... jusqu'à maintenant, quelques 4500 ans plus tard ! 

Avec deux amis de passage, c'est avec un grand plaisir que j'ai de nouveau parcouru en ce début d'année les sables de Saqquara et de Dashour...

Le temps ensoleillé mais néanmoins très chargé de nuages nous à offert le spectacle de ces derniers jouant sur les pyramides...

La Pyramide rouge, est la deuxième que fit construire Snéfrou (père de Khéops) vers 2500 avant JC et la deuxième plus grande en taille après celle de son fils.

Cette petite promenade à Siwa (par posts interposés) se termine. Il manquerait peut-être à ce sommaire récit photographique le temple de l'Oracle (ou Alexandre the Great "reçu" la confirmation qu'il était bien descendant d'Amon !) ainsi qu'une autre ruine adjacente, le temple de Umm Obayd : Rien de bien vraiment folichon...

Pour ce dernier post, je voulais évoquer la vision que l'on a des femmes à Siwa. Je veux dire par là de quelle façon le visiteur la perçoit.

Non pour m'offusquer de traditions ancestrales, mais juste pour décrire ce que je n'avais encore jamais rencontré ailleurs !

Les femmes sont en effet totalement invisible dans l'espace publique et sont donc strictement cantonnées dans la sphère domestique et privée (enfants, ménage, cuisine, soins des animaux et quelques activités artisanales). On ne les voit donc pas travailler dans les commerces, les hôtels ou les champs, pas plus qu'elle ne font leurs courses au village...

La seule vision de la femme que nous auront durant notre séjour à siwa, c'est celle d'Etres totalement voilés des pieds jusqu'à la tête, noyés sous des tas de lourdes étoffes.

La femme de Siwa se déplace presque exclusivement sur une petite charette tirée par un  âne et dirigée par un homme ou un enfant, évidemment du même sang !

Elle détourne souvent devant l'étranger son visage pourtant  déjà totalement masqué, et il est bien-sûr inimaginable qu'elle puisse (ou ait le droit) de lui adresser la parole...

D'aller rendre visite à d'autres membres de sa famille (ou peut-être quelques amies) semble être  la seule et unique raison de sortir de chez elle...

Le désert, ce n'est évidemment pas que du sable à perte de vue !!!

On y trouve aussi  du  bois fossillisé et des coquillages idoines !!!

On se fait peur à dévaler en 4X4, et presque à la verticale, des dunes  de plusieurs dizaines de mètres de haut.

On trouve enfin parfois des skater fous qui dévalent les pentes de sable vierge ! (ils ont bien du courage quand il s'agit de remonter :)

L'aventure quotidienne fini inéxorablement avec un thé que notre guide siwi prépare juste après le coucher du soleil (merci Abdallah !) et que nous dégustons dans un silence ennivrant...

Curieux constat : L'eau est surabondante à Siwa.

Depuis des millénaires, ce sont des milliers de m3 qui remontent chaque jour du sous-sol. A titre indicatif, les 8 principaux puits de siwa (sur les 281 connus aujourd'hui) ont chacun un débit de 500 m3 à l'heure.

Le trop plein d'eau n'est pourtant pas toujours un avantage, car certains terrains en sont tellement gorgés qu'ils en deviennent incultivables. D'autre part, l'eau trop saline (souvent peu profonde) est impropre à certaines  culture.

Une grande partie de cette eau continue donc inlassablement de s'écouler dans les grands lacs alentour... 

La meilleure eau pour la consommation se trouve à environ 1000 mètres de profondeur et 2 marques sont commercialisées : Siwa et Hayat.

Qui dit sources dit bains. De nombreux puits ont été aménagés en "dur", souvent autours des hôtels dans l'oasis, mais parfois aussi à la bordure du désert. La température de l'eau est comprise entre 20° et 50°, suivant la source.

Un des plus fameux bains est celui dit "de Cléopâtre" qui n'a d'autre intérêt que la légende qui prétend que la  reine y aurait trempée ses fesses lors d'une virée à Siwa !!! 

Les lacs sont quand à eux saturés de sel et donc sans poissons. C'est parfois une attraction pour touriste, sous prétexte que s'y plonger serait bon pour la peau et pour le corps !!!

L'apparence actuelle de l'oasis de Siwa est le résultat d'une très longue (et lointaine!) érosion de son plateau calcaire.

Il y a quelques millions d'années, c'est la mer qui recouvrait toute cette immensité, puis elle s'est retirée, laissant de nonbreux inselbergs (nom que l'on donne à ces proéminence rocheuses, souvent de formes coniques)  

C'est entre la XXVIème dynastie (époque ptolémaïque) et l'époque romaine que les habitants ont choisis de creuser de toute part ces parois calcaires qui dominent les lacs salés afin d'y ensevelir leurs morts.

Dans certaines tombes (de parfois plusieurs mètres de long), ont peut encore apercevoir des murs couverts de peintures aux motifs "pharaoniques" ainsi que des hiéroglyphes !  

Parfois aussi, sur certains contreforts plus éloignés du village, on découvre des osssements divers, certains parraissant terriblement humain !!!

Vu le nombre impressionnant de ces cavités sur des dizaine de km², il est fort à parier que de nombreuses tombes reste encore à découvrir...

(Néanmoins, comme les morts étaient inhumés très simplement, roulés dans des feuilles de palmiers, il a peu de chance d'y trouver des trésors) 

Après avoir mis un peu d'ordre dans mes affaires, mon boulot et mes photos, je vais vous faire découvrir dans de prochains posts quelques aspects de l'oasis de Siwa, où j'ai dernièrement passé quelques jours.

Cette Oasis, qui se trouve à quelques kilomètres de la frontière lybienne, est unique pour de nombreuses raisons.

Sa population d'origine berbère est la seule de ce type en Egypte. Les (environ) 23000 Siwis parlent le siwi, qui est un mélange de 60% de langue berbère et 40% d'arabe dialectal égyptien. L'oasis est resté de nombreux siècle à l'écart des "grandes civilisations" et ce n'est que vers 600 av.JC que les premiers pharaons s'y interessent vraiment. Vers 300 av.JC c'est Alexandre le Grand qui viendra en personne se faire confirmer par un oracle qu'il est assurément le descendant direct du dieu Amon, et donc le digne successeur des autres pharaons. Il aurait d'ailleurs exigé être enterré à Siwa, mais le mystère demeure entier car sa tombe n'a jamais été découverte, ni ici, ni d'ailleurs à Alexandrie...

Malgré le passage des grecs, des romains puis l'arrivée des arabes, la population de l'oasis restera longtemps à l'écart du Monde et gardera jusqu'à aujourd'hui ses nombreux particularismes...

Au delà de son histoire et de sa langue propre, Siwa est aussi un condensé de ce que l'on peux espèrer trouver dans une oasis : Des cultures bien sûr (olives et dattes en majorité), des centaines de sources d'eau, chaudes ou froides, de grands lacs salés et pour finir, un incroyable désert ou d'immenses dunes côtoient des montagnes calcaires d'un blanc immaculé...

Shâlî Siwa et Shâlî Aghumi composaient l'antique cité, bâtie à partir du XII siècle sur  deux promontoires rocheux. Définitivement abandonnée au début du XX siécles (parcequ'en partie détruite par des pluies rares mais torrentielles), l'ancienne forteresse en ruine domine désormais le village actuel et est en quelque sorte sa "marque de fafrique" !!!  

Le gros et naze nuage qui couvre régulièrement le ciel automnal du Caire est dû en grande partie au brûlage annuel des pailles de riz dans l'ensemble du delta !!!

Un décret religieux musulman, une Fatwa, vient d'être émis en Egypte pour interdire aux paysans de brûler leurs pailles de riz !!!  (www) 

"Le Coran interdit de tels actes qui sont considérés comme une nuisance pour la société"

(la pollution au Caire est en ce moment 10 fois plus importante que ce qui est accepté par l'OMS !!!)

A quand une fatwa pour  inciter les gens à être à l'heure ou conduire plus respectueusement ?